Vers une égalité de genre dans le numérique ?

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C’est la question de fond et le fil rouge de la seconde édition des Assises nationales genre et numérique 2023. J’ai eu la possibilité d’assister à ces deux jours riches en partage et échanges autour des enjeux de l’égalité de genre en transformation numérique (EGTN). Cet événement a eu lieu le 7 et 8 septembre 2023 à l’Université de Lausanne (UNIL).
Les sujets abordés et approfondis étaient les suivants :
  • l’inclusion des femmes dans les métiers du numérique (et les enjeux pour les y maintenir)
    • les défis de l’intégration du numérique dans la formation sous l’angle du genre
      • les biais de genre dans les technologies telles que l’intelligence artificielle (IA)
        • l’usage d’outils numériques pour lutter contre les violences faites aux femmes
          Source : UNIL

          Quels sont les 3 chiffres qui m’ont le plus interpellé ?

          • moins de 9% du corps estudiantin en informatique en Suisse sont des femmes (HES-SO, statistiques pour la période 2016 à 2021)
          • 88% des algorithmes sont conçus par des hommes (L’Intelligence artificielle, pas sans elles !, Aude Bernheim, édition Belin, 2019)
          • 14’604 pages Wikipédia permettant de compléter l’histoire universelle grâce à une meilleure représentation intersectionnelle et de genre ont été créées et améliorées par les personnes du projet Les sans pagEs (Les sans pagEs, 7 septembre 2023)

            Quel était le programme de ces Assises ?

            Une multitude d’informations précises et précieuses ont été transmises par plus de 30 professionnel·x·les et spécialistes impliqué·x·es, d’horizons complémentaires, suisses et internationaux. Le programme était composé de 6 conférences, 5 tables rondes, 9 ateliers et plusieurs événements annexes.

            Qu’est-ce que je savais déjà ?

            Les savoirs sont très souvent sexués et une grande partie des interactions sociales sont imprégnées par le genre. Il en va de même avec l’éducation, la formation et les représentations en général. Le numérique reflète ces faits, voire les décuple dans certains cas.

            Qu’est-ce que l’on peut faire, de façon individuelle et factuelle ?

            S’informer, prendre ses responsabilité, et s’investir en faveur de l’égalité et de l’équité de genre. En tant que :
            • citoyen·x·ne : face aux actes et aux habitudes sexistes qui habitent le quotidien, aux mots utilisés, aux représentations mises en avant, aux contenus partagés sur les réseaux sociaux
            • parent·x·e : vis-à-vis des stéréotypes autour des jouets, des jeux vidéos, de l’utilisation faite de l’ordinateur et du smartphone, des biais de genre présents dans les modèles et représentations pour les jeunes
            • professionnel·x·le : par rapport aux stéréotypes dans l’éducation et la formation, aux critères de recrutement et aux politiques internes, à la place est faite à la pluridisciplinarité des équipes
            • collègue·x : concernant les blagues verbalisées, le vocabulaire utilisé, le rapport à l’autre dans les échanges professionnels

              Et l’intelligence collective dans tout ça ?

              Il y a encore du chemin à faire pour changer les biais de genre. Qu’il s’agisse de réduire les biais et le bruit de l’intelligence artificielle, de proposer des solutions numériques plus inclusives, et de parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles, qui est l’objectif 5 mentionné par les Objectifs de Développement Durable (ODD) universels de l’Agenda 2030 des Nations Unies. Et ce chemin est à créer et emprunter ensemble : femmes, hommes, et personnes non binaires.