FE2013 – Un designer doit savoir coder !
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Comme chaque année, un des thèmes récurant de la Frontend Conference de Zurich a étéla nécessité du designer de savoir coder. Cette nécessité se justifiant par le manque de réalisabilité de certains designs. Du coup, plutôt que de nous fournir une maquette Photoshop, outil tant haï et décrié par le monde du développement web, le designer devra dorénavant mettre les mains dans le cambouis et nous fournir un prototype fonctionnel.
Une idée utopique
Bien que très séduisant, face à ce débat on ne peut que sourire. En effet, il serait bien évidemment plus facile pour nous autres développeurs de recevoir un prototype analysable, plutôt qu’une énième maquette Photoshop contenant tout une tripotée de calques n’ayant pour seule indication sur leur nature que « Calques 482″. Pourtant il faut se rendre à l’évidence, cela dépasse bien souvent de loin les compétences de base du designer classique.
L’ironie de la situation veut d’un pur développeur web considère comme normal qu’un pur designer sache coder, alors que lui-même ne touche plus terre face à Photoshop.
Se concentrer sur le livrable
Lors de la présentation du design au client, montrer une maquette Photoshop est comme vendre un pur-sang arabe, alors que le résultat final ressemblera tout au plus à un baudet du Poitou. Il est évident que le baudet sera largement plus résistant et durable que son cousin, mais au final, cela générera toujours une pointe de déception chez le client qui s’attendait au pur-sang.
Donc plutôt que de présenter une maquette statique et sans âme, l’idéal serait de montrer un prototype fonctionnel lors de la livraison du design, surtout à l’ère du web multi-devices.
La déduction logique face à ce postulat serait d’envoyer son designer dans un camp de développement forcé, pourtant il existe des outils permettant au tout un chacun d’accéder au résultat tant espéré.
Des outils émergents
Ces derniers mois ont vu fleurir des nouveaux outils permettant de créer des sites modernes sans toucher une ligne de code. Le concept n’est bien évidemment pas nouveau et cela est souvent considéré, à raison, comme une aberration. En effet, le code recraché est bien souvent impropre à la consommation. Pourtant, lorsqu’on nous parle de livrer un prototype fonctionnel, jamais il n’a été question d’optimisation et de compatibilité. Dans ce cas, la qualité du code n’a pas d’importance, car il sera de toute façon réécrit par la suite.
Parmi ces outils nous avons Stand In qui permet de créer des prototypes directement depuis Photoshop, Webflow, Macaw, Adobe Muse et Adobe Edge Reflow. Ce dernier, en plus d’être gratuit, offre la possibilité d’observer le comportement de notre design par rapport au redimensionnement de la fenêtre. Si vous êtes attentif, ils annoncent sur leur page une nouvelle fonctionnalité à venir; pouvoir passer de Photoshop à Reflow en un clic !
Face à tous ces outils, on pourrait penser que les heures de Photoshop dans le design web sont comptées.
La vraie place de Photoshop
Il serait absurde d’interdire l’utilisation de Photoshop à nos designers aussi bien qu’il serait absurde d’interdire son pinceau à un artiste. Photoshop est un outil d’expression comme un autre et si le designer se sent à l’aise et efficace avec cet outil, alors tant mieux. Maintenant, il doit rester un outil d’expression et d’expérimentation visuel, mais ne doit plus être un outil de production. Le travail sous Photoshop doit s’en tenir à l’élaboration d’un univers visuel, mais pas de ses déclinaisons.
Bon, le designer doit savoir coder ou pas ?
Non et oui. Si on part du principe que la présentation du design doit se faire au moyen de prototypes web fonctionnels, alors il serait logique de dire oui. Mais face aux nouveaux outils qui font leur apparition sur le marché, alors pourquoi se priver. Apprendre à coder ne doit pas être le résultat d’une contrainte, mais doit découler d’une volonté propre. Coder c’est cool, n’en faisons pas un sujet de discorde. Maintenant, plutôt que de s’exciter sur un débat qui n’a jamais eu lieu d’être, il serait peut-être temps d’apprendre aux clients que le web a changé.