Oxford Smashing Conference

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Me voici sur le chemin du retour, avec plein d’idées et de nouvelles perspectives en tête. Hé oui, ces conférences Smashing sont incroyablement enrichissantes. En ce début d’année 2014, elles se sont tenues à Oxford, dans ce magnifique cadre chargé d’histoire. Je dois reconnaitre que ce n’est pas toutes les agences qui envoient leur poulain au fin fond de l’Angleterre pour assister aux discours du fleuron de l’internet. Quoi qu’il en soit, il se trouve qu’en petit privilégié, j’ai eu la chance de pouvoir prendre part à cet événement.

Un début explosif

Après le préambule de Paul Boag, c’est Seb Ly qui a ouvert le bal avec un incroyable feu d’artifice laser entièrement basé sur la musique diffusée. Une mise en condition pour ce qui allait suivre. Seb nous a présenté, à travers ses démos d’animations, à quel point le code peut être cool et amusant.

The component way

Deux présentations ont traité des “components”, mais en suivant deux approches différentes. Addy Osmani, une pointure de chez Google, nous a présenté l’approche Polymer, une libraire facilitant la création et l’utilisation des composants. Wilson Page, nous a présenté FruitMachine, un layout engine gérant les composants côté serveur et client pour permettre une utilisation et une expérience “no-script”.
Même si les deux approches utilisent des outils différents, la logique reste semblable : créer des composants encapsulables, configurables et réutilisables pour optimiser la modularité de notre web app. Tout ceci en utilisant un markup HTML.

RWD : retour sur expérience

Plusieurs talks ont traité du responsive web design, mais avec plus de recule et d’expérience qu’on pouvait l’observer les années précédentes. Dave Ruppert à fait le tour de ce qui rend l’expérience compliquée et des paramètres à prendre en compte. Nathan Ford a abordé la question des grilles et surtout les dysfonctions qui peuvent survenir en utilisant des grilles toutes faites sans un minimum de réflexion. Sa solution, un savant dosage de ratio magique et d’astucieuses compositions. Pour finir, Marko Dugonjic nous a présenté tous les enjeux et solutions de la responsive typography. Il nous a offert les clefs de la lisibilité optimale pour chaque support.

Côté design

Joe Leech a exposé les aspects psychologiques à prendre en compte lors de la création d’un design. Mais aussi et surtout, que les femmes sont en majorité intéressées par les parties génitales des hommes qui, eux, préfère leur visage. Une énorme révélation qui remet en cause l’idée même de l’homme de Néandertal aux besoins primitifs.
Nous avons découvert les arcanes du design d’E-mails avec Fabio Carnero. Il est vrai qu’un bon web designer n’est pas forcement un bon E-mail designer… Il a fait le tour des contraintes et de l’avenir de la discipline. Une discipline mise à mal par un Microsoft qui a choisi Word comme moteur de rendu pour son client. Scott Kellum nous a, quant à lui, parlé des différents aspects de la direction artistique dans l’éditorial web.
Jon Hicks, l’invité mystère, nous a présenté le processus de création d’icônes. De la recherche, en passant par le design et finalement l’utilisation sur notre site. Il a également pesé les pour et les contres des iconfonts et du svg. En bref, les iconfonts ont l’avantage d’être légères et ultracompatibles, mais restent plus ou moins monochromes. En parallèle, le SVG permet une simplicité de création et une plus grande complexité de l’icône. Selon Jon Hicks, le SVG sera un outil parfait dans quelques années, lorsqu’il sera aussi compatible que son concurrent.

Côté technique

Les talks techniques ont tous été très pointus, toujours dans des domaines spécifiques et largement à la hauteur de mes attentes. Le premier a été celui de Lea Verou qui a présenté les différentes techniques de fonctionnement et de déclaration des couleurs dans l’évolution de CSS. Guy Podjarny a fait un point sur le problème du poids des images dans le web actuel. Il a décortiqué avec nous les différents algorithmes de compression des principaux formats d’images.
Zoe Mickley Gillenwater a brillamment présenté les flexbox et leur utilisation. Un talk avant-gardiste qui a mis en lumière une technologie de pointe qui nous rendra la vie plus facile à l’avenir. Prenant également en compte l’aspect non rétrocompatible de cette technologie avec certains navigateurs que je ne citerai pas, elle nous a montré les différents fallback possibles.

Des conclusions inspirantes

Lors de la première journée, Paul Boag nous a enfin présenté le contenu et l’idée générale du livre qu’il nous a seriné d’acheter tout au long de l’événement. En partant du fait que le web a influencé toutes les facettes de notre société, il ne faut plus se soustraire à un modèle archaïque et clairement inadapté au digital, mais bien éduquer nos clients sur les nouvelles pratiques et enjeux que représente le monde du digital. Un site n’est pas un bâtiment que l’on planifie, construit et inaugure, mais plutôt un jardin.
C’est Andrew Clark qui clôtura ces sessions de conférences par un talk sans slides, mais avec un discours tout en finesse et en simplicités oratoires. Face à la multiplicité d’outils qui émergent chaque jour, il nous est impossible de tous les apprendre et les maîtriser. Il nous faut suivre le chemin des choses qu’on aime faire et d’exceller dans son domaine. Inutile d’apprendre des choses arbitraires à la volée.
Pour lui aucune statistique et aucune recherche ne seront aussi puissantes qu’une bonne idée. Et dans le cas où la bonne idée ne se présente pas, il nous reste toujours le partage et l’échange d’idées. La remise en question est également extrêmement importante et c’est elle qui nous permet d’avancer. Il ne faut pas avoir peur de se demander “What if ?”. Il n’y a que comme ça que les grandes idées émergent. Au final, la matière du designer moderne réside dans les gens qui l’entourent.

Finalement

En fin de compte, malgré l’absence de Wi-Fi (d’où mon incapacité à “live-tweeter”), cet événement a été orchestré d’une main de maître. Les talks ont tous été de grande qualité et les speakers tous plus prestigieux les uns que les autres. Côté ambiance, la bonne humeur était au rendez-vous et les lasers de Seb et l’enjouement de Paul y sont pour beaucoup.
En dehors de ça, Oxford est une très jolie ville pour qui aime les vieilles pierres et l’histoire. J’ai même versé une petite larme en me retrouvant en plein coeur de Poudlard, ou du moins d’un des fameux lieux de tournage de Harry Potter.
Si vous avez comme moi l’opportunité de participer à ce genre de conférences, n’hésitez pas et foncez. En à peine quelques jours, vous vous retrouverez enrichi par ce partage de points de vue et de connaissances.